Accueil Culture Ce jeudi à l’Agora : «J’ai peur d’oublier» de Mouna Belhaj

Ce jeudi à l’Agora : «J’ai peur d’oublier» de Mouna Belhaj


Ses textes sont liés par un fil conducteur : celui des souvenirs, de son environnement, des personnages qui l’entourent, des lieux où elle vit ou a vécu. Celui, aussi, des souvenirs et des histoires relatées par un père disparu, une grand-mère de contes de fées, d’une enfance convoquée, d’une géographie du passé.


Mouna a écrit les mots des autres, dans une première vie, quand elle était notre collègue à La presse. Elle a interprété les paroles des autres lors de son expérience à El Teatro, avec Taoufik Jebali. Elle a commenté les écrits des autres, dans sa chronique littéraire à la radio. Puis elle a complètement changé de registre, inspiré par son mentor, Aly Bellagha, et s’est lancée… dans la sculpture et la gravure sur bois.
Bien sûr, cela l’intéressait, ce nouveau mode d’expression était à exploiter pour elle qui n’avait, jusque-là, ciselé que la plume et les mots. Mais le bois est opaque, et n’empêche pas le doute. C’est en ce moment de flottement, de questionnement, que Zeineb Farhat organise un atelier d’écriture sur la femme, en collaboration avec l’écrivain libanaise Houda Baraket, et l’invite à y participer. Etait-ce un mal-être, un manque de certitude sur ses choix, une volonté d’aller voir ailleurs et autre chose ? Le fait est qu’elle rejoint ce collège de femmes écrivant sur les femmes. On lui demande un texte en arabe. Elle qui, jusqu’ à présent, n’a écrit qu’en français, reste dubitative, puis se lance. Elle raconte, justement ses hésitations, et reconstitue un face-à-face entre quelqu’un qui interroge, en arabe, et son vis-à-vis qui réfléchit en français avant de répondre. Cet exercice du «arbi  ou alla souri» séduit, amuse, et lui donne envie de continuer. De fil en aiguille, un incident, une anecdote, un souvenir, un fait divers deviennent objet d’un petit texte ciselé dans un arabe dialectal puissant de poésie et d’émotion. Ses textes sont liés par un fil conducteur : celui des souvenirs, de son environnement, des personnages qui l’entourent, des lieux où elle vit ou a vécu. Celui, aussi, des souvenirs et des histoires relatées par un père disparu, une grand-mère de contes de fées, d’une enfance convoquée, d’une géographie du passé.
Ces textes qu’elle a écrits dans un arabe dialectal élevé au niveau d’une langue littéraire, Mouna Belhaj les met en scène et les interprète, les portant avec humour, poésie et émotion sur la scène de l’Agora, tous les jeudis, pour un cycle qui commence le 9 de ce mois et durera tout le mois de janvier.

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